Explorations Fonctionnelles Neurologiques

L’électroencéphalographie est une méthode d’exploration cérébrale qui mesure l’activité électrique des neurones, et ses variations dans le temps, par le biais d’électrodes placées sur le cuir chevelu.

Elle permet l’étude du fonctionnement du cerveau chez des personnes saines (par exemple la maturation cérébrale chez le bébé, ou les différents stades de sommeil), mais également le diagnostic de certaines maladies qui modifient l’activité électrique cérébrale, en particulier l’épilepsie et les troubles de la vigilance ou les comas.

C’est une technique « non invasive » totalement sûre et indolore, ne nécessitant le plus souvent aucune préparation autre que des cheveux propres et secs, et qui peut être pratiquée en toutes circonstances, en ambulatoire, en réanimation, ou au chevet du patient, chez l’enfant comme chez l’adulte. Une privation de sommeil préalable est parfois demandée.

Pour les examens en externe, hormis le cas des très petits enfants ou des patients présentant un handicap intellectuel, une coopération minimum du patient est souhaitable pour un examen de qualité (rester calme, ouvrir et fermer les yeux, souffler etc..).

L’examen dure en général moins de 30 minutes mais il est possible de réaliser des enregistrements de plus longue durée, avec du sommeil par exemple (au cours d’une sieste ou d’une nuit) ou sur plusieurs jours consécutifs pour l’exploration de certains malaises et épilepsies. Ces derniers examens sont réalisés à l’Unité du sommeil.

Il s’agit d’un examen des nerfs et des muscles  réalisé par un neurologue spécialisé dans cette technique :

L’examen est effectué en deux parties :

• Une première partie, appelée stimulo-détection, étudie le fonctionnement des nerfs. Un stimulateur électrique posé sur la peau à proximité du nerf va activer le nerf, et déclencher une contraction musculaire ou un potentiel sensitif, permettant ainsi de mesurer la vitesse de conduction du nerf et de mettre en évidence une éventuelle perte en fibres nerveuses ou une atteinte de la gaine qui les entoure (myéline).  On peut ainsi confirmer le diagnostic de maladie des nerfs périphériques (neuropathie périphérique) ou du motoneurone (cellule située dans la moelle épinière qui est à l’origine du nerf moteur).  Des stimulations répétitives peuvent aussi mettre en évidence un trouble de la transmission entre nerf et muscle (comme dans la myasthénie).
• Une deuxième partie, l’électromyogramme, est réalisée à l’aide d’une électrode aiguille qu’on pique dans le muscle : on étudie ainsi l’activité des fibres musculaires au repos puis à l’effort, afin d’étudier le type de recrutement des fibres musculaires à l’effort, ce qui permet d’orienter vers une pathologie propre des fibres musculaires (on parle alors de myopathie) ou vers une maladie des nerfs périphériques ou des motoneurones.

Les potentiels évoqués sont les modifications de l’activité électrique cérébrale que l’on peut enregistrer par l’électroencéphalogramme.

En pratique clinique, ces modifications sont contrôlées, provoquées, selon la modalité sensorielle que l’on cherche à évaluer. Quelle que soit la modalité explorée, la technique nécessite l’enregistrement d’une série consécutive de réponses, dont la moyenne va présenter des caractéristiques d’amplitude (taille) et de latence (délai d’apparition) que l’on peut comparer entre les situations normales et pathologiques.

Les modalités couramment explorées dans le service sont les potentiels évoqués, somesthésiques et moteurs. Ces examens ont un intérêt majeur dans l’exploration des pathologies neurologiques médullaires et périphériques, peuvent avoir une valeur pronostique importante dans la prise en charge des patients comateux en réanimation. Cette technique est également utilisée dans le service pour la surveillance peripératoire de chirurgie du rachis.

L’épilepsie est une maladie fréquente qui touche environ 650 000 personnes en France, de la petite enfance au grand âge. C’est une affection neurologique chronique définie par la répétition de phénomènes cliniques transitoires appelés ”crises épileptiques”. Une crise épileptique est un trouble de courte durée résultant d’une décharge électrique excessive et simultanée d’un groupe de neurones du cortex cérébral et de son éventuelle propagation.

Il existe de nombreuses formes différentes de crises (crises convulsives, absences …) et donc de maladies épileptiques. Les causes de l’épilepsie sont très nombreuses et variées (lésions vasculaires ou tumorales, traumatisme crânien, malformations, anomalies génétiques…). Subir une crise épileptique ne signifie pas “être épileptique”, car il peut s’agir d’une crise unique, spontanée ou liée à une agression cérébrale aiguë qui ne se reproduira plus. Le niveau de handicap lié aux crises varie beaucoup en fonction de la gravité de la maladie et de son retentissement sur la vie quotidienne.

Le diagnostic de la maladie elle-même repose sur l’observation des crises et l’électro-encéphalogramme (cf ci-dessus). Les examens d’imagerie comme l’IRM cérébrale visent plutôt à identifier la cause de l’épilepsie.

Il n’existe pas de traitement médical permettant de guérir la maladie (seule la chirurgie peut véritablement guérir certaines formes d’épilepsie), mais on dispose maintenant de nombreux médicaments susceptibles de contrôler les crises.